Charmer en Poésie
Vous êtes si jolie, vous a-t-on faite muse ?
Non n’imaginez pas qu’il s’agisse de ruse
Pour venir vous charmer aux feuillets d’un cahier
Ou de tremper ma plume au bord d’un encrier.
J’aime tout simplement que s’emplissent mes pages
Des beautés de ce monde et de ses paysages ;
Je suis un jardinier, je cultive les coeurs,
Un peu ce papillon qui butine les fleurs.
Vous êtes là, rêveuse, et moi je vous regarde ;
Mes mots se sont cognés, un peu à la hussarde,
Pour savoir qui d’entre eux vous aimeriez le mieux
Et lequel trouverait grâce aux cieux de vos yeux.
Voilà, vous souriez mais qui résisterait,
Qui soit un tant peu femme, au verbe et son secret ?
Vous avez deviné que l’instant est unique
Et, au creux de mes vers, vous êtes leur musique.
13.04.2006
Texte écrit, en un rayon de soleil, au parc de Bercy.
Charly LELLOUCHE
Pour ta Fête…
…petite princesse .
Qu’il y ait des joies et des surprises de toutes sortes au cours de cette journée
de ton anniversaire…
Des moments dont tu auras plaisir à te rappeler
puisqu’ils auront marqué une bien belle journée.
Call
J’ai presque peur, en vérité
J’ai presque peur, en vérité,
Tant je sens ma vie enlacée
A la radieuse pensée
Qui m’a pris l’âme l’autre été,
Tant votre image, à jamais chère,
Habite en ce coeur tout à vous,
Mon coeur uniquement jaloux
De vous aimer et de vous plaire ;
Et je tremble, pardonnez-moi
D’aussi franchement vous le dire,
A penser qu’un mot, un sourire
De vous est désormais ma loi,
Et qu’il vous suffirait d’un geste.
D’une parole ou d’un clin d’oeil,
Pour mettre tout mon être en deuil
De son illusion céleste.
Mais plutôt je ne veux vous voir,
L’avenir dût-il m’être sombre
Et fécond en peines sans nombre,
Qu’à travers un immense espoir,
Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,
En dépit des mornes retours,
Que je vous aime, que je t’aime !
Paul VERLAINE (1844-1896)
(Recueil : La bonne chanson)
Dans vos yeux
Dans vos yeux
J’ai lu l’aveu de votre âme
En caractères de flamme
Et je m’en suis allé joyeux
Bornant alors mon espace
Au coin d’horizon qui passe
Dans vos yeux.
Dans vos yeux
J’ai vu s’amasser l’ivresse
Et d’une longue caresse
J’ai clos vos grands cils soyeux.
Mais cette ivresse fut brève
Et s’envola comme un rêve
De vos yeux.
Dans vos yeux
Profonds comme des abîmes
J’ai souvent cherché des rimes
Aux lacs bleus et spacieux
Et comme en leurs eaux sereines
J’ai souvent noyé mes peines
Dans vos yeux.
Dans vos yeux
J’ai vu rouler bien des larmes
Qui m’ont mis dans les alarmes
Et m’ont rendu malheureux.
J’ai vu la trace des songes
Et tous vos petits mensonges
Dans vos yeux.
Dans vos yeux
Je ne vois rien à cette heure
Hors que l’Amour est un leurre
Et qu’il n’est plus sous les cieux
D’amante qui soit fidèle
A sa promesse… éternelle
Dans vos yeux.
Gaston COUTÉ (1880-1911)